Infection de prothèses vasculaires à entérocoques : description et pronostic - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Enterococcus spp. est le deuxième genre de bactéries à cocci à Gram positif impliqué dans les infections de prothèses vasculaires (IPV). Les entérocoques sont fréquemment isolés au sein d’infections polymicrobiennes ce qui rend leur prise en charge difficile. Les caractéristiques et le pronostic de ces infections ont rarement été décrits dans la littérature.
Matériels et méthodes |
Analyse descriptive rétrospective des IPVs prises en charge dans un centre médicochirurgical entre 2009 et 2019. La proportion d’IPV documentées à entérocoques a été calculée et leur analyse descriptive a été réalisée.
Résultats |
Sur les 230 cas d’IPV pris en charge durant la période d’étude, 29 (13 %) ont été documentées à entérocoques. La moyenne d’âge de ces patients était de 72 ans, avec un sex-ratio à 6,2 (M/F). Les principales comorbidités étaient l’insuffisance rénale (44 %), le diabète (27 %), l’obésité (20 %) et la bronchopneumopathie chronique obstructive (17 %). Les entérocoques se répartissaient de la façon suivante : E. faecalis (75 %), E. faecium (18 %), E. avium (n=1) and E. casseliflavus (n=1). Dans les cas d’infections plurimicrobiennes étaient associées les Enterobacterales (52 %), les Staphylococcus spp (45 %, dont six Staphylococcus aureus méticilline-sensible et un S. aureus méticilline-résistant), les Streptococcus spp (24 %), les Candida spp (17 %). Seules 3 (10 %) infections étaient monomicrobiennes. Concernant la topographie des IPV, nous rapportons 16 (55 %) infections de site supra-inguinale et 13 (45 %) de site infra-inguinale. Elles étaient pour la majorité (76 %) considérées comme précoces (dans les 3 mois postopératoire) avec une clinique pauvre et un taux de CRP moyen de 94mg/L. La mortalité de ces patients était évaluée à 31 %.
Conclusion |
Dans notre étude, les infections de prothèse vasculaire à Enterococcus spp. survenaient principalement de manière précoce, chez des patients avec peu de comorbidités en dehors de l’âge. Nous rapportons également un nombre important d’IPV supra-inguinale. Ces facteurs pourraient influencer le choix de l’antibiothérapie probabiliste et faire choisir un traitement par pipéracilline–tazobactam plutôt que par céfépime, en association avec la vancomycine ou la daptomycine.
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Vol 50 - N° 6S
P. S144 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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